samedi 14 novembre 2015

De larmes

Je viens de mettre de côté le post que je préparais pour cette semaine...
L'actualité depuis hier soir prend le pas sur ma petite vie très ordinaire...
Soudain, à seulement quelques centaines de kilomètres de nous, l'horreur, l’innommable, le chaos... et la détresse.

La télévision tourne depuis ce matin, et je navigue entre soupirs et larmes, elles sont là, au coin de mes yeux, elles refusent de couler, pour ne pas donner raison, pour ne pas laisser la terreur vaincre et remporter la bataille...

Je pense à ces mères, ces pères, ces fils, ces filles qui aujourd'hui cherchent quelqu'un qu'ils ne reverront plus jamais, à ce petit garçon qui ne verra pas revenir son papa, à ces pères ayant emmené leurs fils voir un match de foot, à cette bande de copains sortis faire un peu la fête...
Je pense à cette jeune femme qui peut-être hier soir rencontrait le grand amour, qui s'était faite belle pour sortir entre copines, qui croisait le regard d'un homme qu'elle aurait aimé connaître mieux avant que quelqu'un ne décide pour elle qu'elle ne sortirait jamais de cette soirée, qu'aucun regard ne croiserait plus le sien, qu'aucun homme ne ferait d'elle une femme heureuse, une épouse, une mère...
Cela aurait du être juste un vendredi soir banal...
Ce n'était qu'un vendredi soir sur la terre.
C'est devenu un cauchemar, soudain.
Aujourd'hui, mon coeur est déchiré, martelé, emmietté...

Aujourd'hui je pense à Mes Trois, ces trois petits loupiots que sont mes enfants, mes poussins, mes amours, ma chair, mes trois vies...
Que faut-il leur dire de ce monde qui demain sera le leur?
Comment leur raconter ce que nous-mêmes, adultes, avons tant de mal à entendre?
Comment montrer le néant, le chaos, l'innommable... et puis les coucher ce soir en leur disant encore qu'ils n'ont rien à craindre?
Comment leur apprendre encore qu'il faut des idéologies pour vivre, qu'il faut rêver pour grandir, qu'il faut oser pour avoir? Comment leur dire de croire encore en l'être humain, de n'avoir jamais peur de l'autre, de penser que toujours, tout est encore possible?
Il me faut reprendre espoir pour continuer à élever encore mes trois rêves, mes trois merveilles, pour en faire encore mieux, demain, des hommes et des femmes respectueux de l'autre, des hommes et des femmes qui croient foncièrement en l'humanité, des hommes et des femmes qui non seulement rêvent mais aussi se battent pour construire un monde meilleur.




Il ne faut pas laisser le silence s’installer, il faut vraiment nous aider. Maintenant il faut qu’on soit groupé contre cette horreur. La terreur ne doit pas empêcher la joie de vivre, la liberté, l’expression (...) Jamais on ne laissera la liberté s’éteindre.Philippe Val à France Inter le 7 janvier 2015  






jeudi 5 novembre 2015

De nous

D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours écrit, sous une forme ou une autre.
Enfant, j'ai gribouillé des dessins et inventé des poèmes dans les carnets de mes copines...
Ado, j'ai noirci des pages entières de carnets à spirales...
Maman, j'ai écrit à mes enfants en les attendant...
Chaque grande étape de ma vie a un jour été couchée sur du papier, qu'il soit virtuel ou fait de "vraies" pages blanches...

Un jour, j'ai arrêté d'écrire, prise par le tourbillon de ma vie de maman, de professionnelle, d'épouse, de soeur, de fille, de petite-fille.

Pourquoi ce besoin, qui semble soudain si urgent, de me remettre à écrire, de voir encore mes doigts s'agiter sur un clavier... et d'avoir envie de partager cela? Je ne saurais l'expliquer autrement qu'en racontant ce déséquilibre ressenti cette dernière année, et cette évidence soudain, écrire fait partie de moi... J'arrête d'écrire et je me sens mal...

Me voilà donc à nouveau, j'ouvre une porte sur un monde que je ne connais pas moi-même, je ne sais dire de quoi il sera fait...
Je n'ai rien de "spécial", je suis moi, tout simplement, et être moi c'est me raconter, même dans une vie très ordinaire finalement.

Ici pas de fiction, pas de héros ou d'héroïne, juste moi, eux, nous, et vous aussi...

Dans le respect de leur vie privée, de la mienne aussi, pas de prénom pour les identifier, simplement parce qu'on a le droit d'ouvrir une porte en laissant les fenêtres fermées, ils prendront des surnoms, les petits noms dont j'aime les affubler au quotidien, il y aura Lou, Pimousse, Little, L'Homme, et moi... Parfois d'autres viendront croiser nos chemins, parfois vous découvrirez ceux qui de près ou de loin partagent nos vies.
Il sera question ici d'éducation, des tous ces "petits trucs" de mère dont j'aime me souvenir, de partage, d'activités, de sorties, d'astuces, de petits bonheurs simples dans une vie ordinaire...
Il sera question parfois de larmes, de tristesse, de coups de gueule, de ras-le-bol, ...
Il sera question souvent de joie, de bonheurs, de découvertes, d'amour et d'amitiés...
Ici je reviens à l'équilibre... J'essaye en tout cas, je me rassemble moi qui ai souvent cette fâcheuse tendance à m'éparpiller...

Chuuuut, ici on raconte une petite vie très ordinaire, c'est précieux, ne cassez-rien surtout!! 
Ici c'est chez moi, chez nous, et aussi un peu chez vous, venez, entrez, regardez... et ressortez sur la pointe des pieds...